Un hackathon est un événement qui rassemble des informaticiens et des acteurs de différents domaines dans le but de créer de nouvelles applications numériques. Il se caractérise par une intense collaboration dans un espace restreint et sur une courte durée (généralement deux ou trois jours). D’où viennent les hackathons et quelle en est la pertinence ?
Le terme hackathon naît en 1999 aux Etats-Unis. Il désigne alors des rencontres où des personnes câlées en informatique se réunissent, forment des équipes et se lancent, pendant plusieurs jours, dans une sorte de marathon effréné visant à élaborer de nouvelles applications et/ou logiciels. Les boissons énergétiques et le café amènent le fuel. Le sommeil est compromis. Certains comparent les hackathons aux jam session du domaine musical. On y retrouve la haute compétence, les contacts nouveaux, la collaboration intensive, la part d’improvisation, la créativité et l’endurance. A l’origine, ces événements comportent une dimension civique dans la mesure où l’utilisation des nouvelles technologies numériques était orientée avant tout vers l’innovation sociale. La « philosophie » prenait sa source dans les mouvements en faveur des logiciels libres.
Dans les années 2000, les hackathons se multiplient et deviennent un véritable phénomène dans différents espaces (académiques, musicaux, économiques, institutionnels, etc.). En ligne de mire, le développement rapide de nouveaux logiciels et la création d’espaces particuliers dédiés à l’innovation, à la création de réseaux et à la recherche de fonds. L’appui d’organisations professionnelles et de sponsors privés s’étend parallèlement à l’accroissement du phénomène. Des institutions culturelles, des agences gouvernementales, des universités et des entreprises privées organisent désormais des hackathons. Certains d’entre-eux ont été dédiés à l’amélioration du trafic urbain, à l’éducation, à la gestion de crises ou encore à celle du service public, etc. Les Hôpitaux universitaires de Genève, par exemple, organisent leur premier hackathon les 12 et 13 mai 2017. L’espoir étant, entre autres, de faire évoluer les soins en hôpitaux grâce à l’informatique en réunissant des experts dans le domaine mais aussi des patients. En novembre 2016 se tenait, à Renens, le Science Hackathon réunissant des scientifiques souhaitant trouver des partenaires aux compétences complémentaires pour concrétiser leurs idées, en équipe avec des designers et des informaticiens. Les entreprises privées telles que Google ou Facebook organisent quant à elles des hackathons à l’interne afin d’encourager leurs équipes à développer de nouveaux produits. Le like de Facebook, par exemple, est le résultat d’un de ces événements. En 2014 à Londres, on estime qu’il y a un grand hackathon par semaine.
Le principal apport des hackathons réside avant tout dans l’opportunité de rencontres et de collaborations qu’ils offrent. C’est une occasion en or de créer des réseaux de compétences. Leur succès se mesure moins à l’événement lui-même qu’aux réalisations sur le long terme. Parmi les prototypes de projets développés lors des précédentes éditions, certains continuent leur chemin. C’est le cas, notamment, du Ancestor Tool désormais sur Wikidata, du Performing Arts Ontology sur lequel l’équipe continue aujourd’hui de travailler ainsi que du projet Dodis dont les contacts créés lors de l’événement continuent de se consolider autour des projets numériques de l’équipe des Documents diplomatiques suisses.
