Regards sur le témoignage: littérature, histoire et sciences sociales

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Kolloquium

Conférence de Frédérik Detue (Université de Poitiers) le jeudi 2 mai à 17h15 dans la salle 3185, Anthropole,"Témoigner en littérature ? Pratiques d'écriture, posture critique"Conférence de Nadine Fink (HEP-VAUD) le vendredi 3 mai à 14h00 dans la salle 106 au Château de Dorigny,"Exploration des potentialités du témoignage oral pour la construction et la transmission de l'histoire"

Les études sur le témoignage ont connu un développement sans précédent durant les vingt dernières années. Depuis les travaux fondateurs de Giorgio Agamben (Quel che resta di Auschwitz, 1998), d’Annette Wierviorka (L’Ère du témoin, 1998) et de Renaud Dulong (Le Témoin oculaire, 1998), les réflexions sur le discours et la figure du témoin ne cessent d’augmenter dans la plupart des sciences humaines (histoire, philosophie, sociologie, études littéraires, etc.). Cette conjoncture intellectuelle suscite aujourd’hui le désir de nouvelles recherches, engageant notamment un dépassement de l’alternative qui oppose traditionnellement l’approche documentaire et l’approche littéraire des textes testimoniaux. De nombreux événements, séminaires de recherches et publications d’ouvrages montrent que le témoignage attire l’attention de chercheurs qui œuvrent dans le cadre de disciplines variées. Historien·ne·s, littéraires et enseignant·e·s ont récemment tenté de définir les contours du problème autant que les façons (épistémologiques, esthétiques et didactiques) de l’aborder : Judith Lyon-Caen dirige depuis deux ans un séminaire à l’EHESS intitulé «Les savoirs du témoignage»; des journées d’étude internationales sur l’enseignement et l’apprentissage de la Shoah se sont tenues en janvier 2018 à la HEP Vaud; et plusieurs publications récentes – notamment celles de Catherine Coquio, Frédérik Detue, Charlotte Lacoste et Philippe Mesnard (voir bibliographie) – confirment l’effervescence de la recherche actuelle pour cet objet à la fois pluriel et fragile.
En privilégiant une approche interdisciplinaire, pragmatique et métadiscursive, ce colloque a pour ambition de regrouper des travaux de chercheur·euse·s qui, d’une manière ou d’une autre, se confrontent au traitement du témoignage au sein des différentes disciplines des sciences humaines. Nos regards croisés sur ce problème nous inviteront à le considérer dans sa complexité et ses potentialités, laissant apparaître, plus qu’une définition univoque du témoignage, une réflexion critique sur les manières de l’étudier. Nous tenterons de garder en ligne de mire une série de questions pour nous guider dans cette exploration:

Qui témoigne, pour qui et à quelle fin? Quelle temporalité est mise en place, quelle forme est choisie pour délivrer une expérience vécue?
Comment circulent ces discours à travers les frontières linguistiques et qu’impliquent leur traduction? Qui confère par ailleurs sa légitimité au témoin?
Comment les lecteur·rice·s se saisissent-il·elle·s du témoignage, qu’il s’agisse de lecteur·rice·s ordinaires, d’éditeur·rice·s ou de chercheur·euse·s? Le témoignage doit-il enfin être envisagé à travers des exigences spécifiques aux disciplines de lettres et de sciences sociales ou, au contraire, se donne-t-il comme un objet qui gagne à être étudié de manière transversale? Ces questions se déclinent en trois axes, qui sont autant de points de vue sur le témoignage: l’adresse, la réception et l’usage. Ceux-ci constitueront les points d’une constellation dont nous tâcherons de mesurer les écarts et les tensions.

https://repopub.unil.ch/newsunil/document/1553623782151.D1554984960037

Organisiert von
Centre FDi, Faculté des lettres, Prof. Jérôme Meizoz et Section de français: Camille Schaer, Mathilde Zbaeren et Jacob Lachat

Veranstaltungsort

Université de Lausanne
Château de Dorigny
1015 
Lausanne

Zusätzliche Informationen

Kosten

CHF 0.00

Anmeldung